Comment faire son deuil ?

La perte d’un proche fait partie des étapes difficiles que nous traversons tous au cours de notre vie. C’est une épreuve douloureuse qui vient bouleverser notre quotidien. Mais si cela est difficile, ce n’est pas insurmontable. Découvrez dans cet article nos conseils pour faire votre deuil de la meilleure des manières.

Quand le malheur survient

Le deuil est un processus d’adaptation émotionnelle fondamental qui se met en place à la suite d’une perte définitive. Il survient le plus souvent après un décès, mais pas seulement. Le deuil peut également être lié à une rupture amoureuse, à la mort d’un animal de compagnie, à un divorce, à l’éloignement d’un ami ou encore à une  perte d’emploi…

En effet, la perte d’un être cher ou d’une chose à laquelle on tient beaucoup n’est jamais facile. La personne endeuillée subit un choc généralement soudain et vit des émotions d’une intensité rare comme la peur, la colère, la culpabilité, ou la tristesse. Toutes ces émotions ressenties durant les phases du deuil peuvent parfois  entrainer des troubles du comportement plus sévères.

La notion de deuil a été introduite en 1917 par Sigmund Freud, célèbre psychanalyste. Cependant, de nombreux autres spécialistes de la santé se sont penchés sur la question, notamment Elisabeth Kübler-Ross qui a essayé d’identifier les étapes que traverse une personne endeuillée. 

Quelles sont les grandes étapes du deuil ?

La période de deuil peut être généralement décomposée en plusieurs étapes « légitimes et normales ». Certains experts reconnaissent 5 étapes, d’autres 7, mais ce n’est qu’une question de détail. Chaque personne endeuillée connait ces étapes et celles-ci sont plus ou moins longues selon l’événement ou la personne perdue.

Le choc

Court et impactant, le choc est la première étape du deuil et correspond au moment où l’on apprend le décès. La personne est sidérée, voire anesthésiée par la nouvelle.

Le déni

C’est le refus de croire, d’entendre ou de comprendre l’information de la perte. La personne rejette ou une conteste la perte de son proche. « Non, ce n’est pas vrai ». Pourtant si.

La colère et le marchandage

Très vite après le déni survient la colère. On observe un sentiment d’injustice légitime qui se manifeste par cette grosse colère. Elle peut être orientée contre soi-même sous forme de regrets ou inconsciemment déviée vers une personne désignée comme responsable. Cette étape peut parfois s’accompagner de ce qu’on appelle des pensées magiques comme « il va revenir si je fais si ou ça… ».

La tristesse

Voici sans doute l’étape la plus longue du deuil. Un jour la colère laisse progressivement place à la tristesse et au désespoir. Il est fréquent de fondre en larmes à un moment auquel on ne s’attendrait pas, et de pleurer longtemps la tristesse qui a été niée inconsciemment tout ce temps. C’est à ce moment précis du deuil que nous avons le plus besoin de réconfort de nos amis.

La résignation

Face à la persistance de la situation, la personne endeuillée finit par se résigner à accepter la perte et essaye petit-à-petit de retrouver sa vie d’avant, sans son proche disparu. Vivre au jour le jour tout en essayant d’accepter une réalité cruelle, difficile à admettre, mais pourtant inéluctable. 

L’acceptation

Cette étape se caractérise par l’acceptation réelle de la perte de l’être cher. On fait généralement le point sur les bons et les mauvais moments vécus avec la personne perdue. On se projette dans l’avenir avec une vision plus optimiste. Cet ami n’est plus là, mais la vie continue.

La reconstruction

La personne endeuillée se reconstruit à son rythme en essayant de réorganiser sa vie de la meilleure façon. La vie reprend peu à peu son cours normal. Il reste tant de belles choses à vivre !

Quelques conseils pour faire face à la tristesse

Malgré la tristesse profonde dans laquelle un deuil peut vous enfoncer, il existe des clefs pour y faire face de manière plus apaisée :

Prendre du temps

Se presser de finir son deuil ne peut être que néfaste. Accordez-vous le temps nécessaire pour accepter la perte de votre proche afin de mieux reprendre le contrôle de votre vie. Faîtes le bilan sur votre relation, sur les traits de caractère qui vont vous manquer, sur le souvenir que vous souhaitez conserver de ce proche…

S’autoriser à demander l’aide

Que ce soit un professionnel de la santé ou un proche (aidant naturel), une oreille prête à vous écouter avec bienveillance et sans jugement vous fera beaucoup de bien. N’hésitez donc pas à vous faire accompagner. Si vous n’aimez pas solliciter de l’aide, passez simplement du temps avec vos amis. Cela vous changera les idées et l’écoute viendra naturellement.

Accepter la douleur et exprimer ses émotions

Être en colère, pleurer ou ne pas avoir envie de sortir est tout à fait normal pendant un temps. C’est un comportement sain qui vous aide à passer vers l’étape suivante. Ecoutez-vos émotions et faîtes absolument tout ce que vous avez envie de faire, vous vous sentirez mieux. Pourquoi même ne pas pratiquer un peu de méditation pour faire du bien à votre esprit ?

Rester vigilant

Faites attention à votre consommation d’alcool, de drogues, de nourritures et même à vos dépenses. En effet, les périodes de doute et de baisse de moral sont souvent sources d’excès qui nous font nous sentir mieux. Ne vous laissez pas emporter par des idées ou fréquentations nuisibles à outrance.

Lire des témoignages

Qu’il s’agisse de groupes Facebook, de forums ou de véritables réunions de personnes comme vous, le fait d’écouter le vécu d’autres gens vous aidera à aller mieux. Nous ne sommes jamais les seuls à souffrir.

Deuil compliqué ou pathologique

Un deuil compliqué ou pathologique est un deuil considéré comme sévère et invalidant en raison de sa durée (12 mois au minimum chez l’adulte et au moins 6 mois chez l’enfant) et de son intensité. Pour la psychologue clinicienne Aline Nativel, « un deuil pathologique est la difficulté de poser un diagnostic entre un deuil normal et une dépression ».

Ce type de deuil apparaît souvent lorsque la perte survient de façon véritablement injuste (meurtre, suicide…), inattendue, brutale ou lorsque l’objet de la perte est un enfant ou un partenaire de vie. Il dure donc plus longtemps qu’un deuil normal. Il se caractérise aussi par l’apparition de certains troubles psychiatriques, psychiques ou réactionnels.

Le deuil pathologique ou compliqué a officiellement été reconnu en 2015 comme une maladie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une telle souffrance peut engendrer un grand déséquilibre mental (troubles addictifs, états anxieux, prise ou perte de poids significative, maladies à répétition, etc.).

Il convient de se faire accompagner par un professionnel de la santé (psychologue, psychiatre, médecin généraliste, hypnothérapeute, coach…) pour bénéficier d’une aide médicale ou du suivi d’une psychothérapie. L’hypnose, la thérapie cognitive et comportementale (TCC) ou encore la psychothérapie de groupe sont autant de pistes pertinentes à explorer lorsque vous faites face à un deuil compliqué.

Combien de temps dure un deuil ?

La durée d’un deuil varie grandement selon le contexte, l’objet de la perte, l’état psychologique de la personne endeuillée… Il n’existe aucune temporalité ni norme pour s’adapter à la perte d’un être cher. Chaque personne fait son deuil à sa façon et à son rythme.

Selon les références internationales, il faut une période de 8 à 12 mois à une personne adulte pour faire un deuil « réussi ». Cette durée est estimée à 6 mois pour un enfant, car l’enfance offre généralement une plus grande capacité de résilience. 

Toutefois, il ne s’agit pas d’un parcours linéaire ou figé. Des rechutes sont possibles au cours de cette période et les ressentis ne s’expriment pas toujours de la même manière. Mais tout cela n’est pas bien grave, car il y a un certain intérêt à déterminer la durée du deuil. Cela permet notamment d’être rassuré quant au caractère normal de la situation, qui survient après une perte douloureuse.